La petite marche le long de la rivière Baksan qui mène vers Azau (2.300m) délimite la fin de la partie civilisée du périple : dernières habitations, derniers commerces et dernières nuances de verdures dans une sorte de mini station de ski à l’ancienne, comme on en trouve même plus en Auvergne. Et puis, ça commence à grimper gentiment, dans un décor un peu martien, à base de roches et de graviers, sous un soleil de plomb. Rien de très sexy, mais tout ce qu’on peut attendre d’un volcan qui fait la sieste. Ça continue comme cela jusque 3.720m avec l’arrivée au refuge de Garabashi, ses fameuses “Huts” cylindriques devenues presque aussi célèbres que ses toilettes (“les plus dangereux du monde” si l’on en croit la légende), et surtout, le début de la neige et du cramponnage.
On pose nos sacs pour 3 nuits : 2 jours d’acclimatation, entre la convivialité des huttes et le dernier plateau, 700 mètres plus haut. On prend donc le temps de s’entraider et se mettre un peu dans le rouge en débuts de journées, puis de se poignarder dans le dos avec un jeu de 54 cartes l’après-midi. Si nous ne finirons certainement pas Roi de la chaine du Caucase, nous aurons été président chacun notre tour pendant plusieurs parties !