Débutant : comment devenir un aventurier ?

Avez-vous déjà rêvé de participer à une expédition, grimper un sommet reculé, pagayer sur une rivière jamais explorée ou traverser le pays à vélo ? 
Après avoir regardé « À l’état sauvage » avec Mike Horn vous vous êtes dit « pourquoi pas moi ?», sauf que pour l’instant à part deux trois randos et un peu de ski en station, l’aventure ce n’est pas ce qui façonne votre quotidien, pas vrai ? 

Que vous ayez une longue liste de voyages en tête ou que vous commenciez à peine à explorer vos possibilités, vous pouvez planifier le périple de vos rêves. Dans cet article, on vous aide à partir du bon pied et vous faire vivre votre première expérience dans le monde de l’exploration !

1.      Se lancer : Trouver l’expédition qui vous correspond

Un aventurier est généralement quelqu’un qui cherche des situations inhabituelles et rares. Être un aventurier ou un explorateur ne signifie pas vous consacrer au ski de pente raide si vous êtes intéressés par les traversées de déserts ! Canalisez vos intérêts dans une expédition pleine d’aventures et choisissez quelque chose qui est personnellement enrichissant et qui a du sens pour vous.

2.      Comment & combien de temps ?

Pour une première, ne cherchez pas à faire trop engagé. Fixez-vous au moins un élément de facilité : proximité humaine, absence de difficultés techniques majeures, accompagnement par un professionnel, durée courte, moyen que vous maîtrisez (à pied, à skis, à vélo…). Cet élément sera un point fixe auquel vous raccrochez en cas d’imprévu majeur.
Tout le monde n’a pas la possibilité matérielle et organisationnelle de partir loin de tout pendant plusieurs mois. Souvent on idéalise, on imagine, on fantasme, on redoute… une fois sur le terrain, rien ne se passe jamais comme prévu !
Cette première expérience sera l’occasion d’affiner et d’aboutir à un plus gros projet, et surtout, cette première vous permettra de savoir si vous aimez vraiment l’aventure ou non ! Cependant, sur une durée trop courte, vous ne profiterez pas de l’immersion. Pour profiter pleinement de votre première immersion dans l’aventure, on vous conseille un séjour d’un minimum de 3 jours et 2 nuits.
C’est idéal pour profiter de la découverte, l’apprentissage, l’optimisation de la recherche de ressources (eau principalement). C’est le cœur de l’aventure.

Partir encadré par un guide vous permettra dans un premier temps, d’avoir un vrai pied dans l’aventure sans prendre de risque. 

3.      Partir seul ou accompagné ?

Partir seul(e), surtout pour une première, est une prise de risque. Que ce soit à l’étranger ou en France, il vous faudra des contacts réguliers pour assurer votre sécurité. Partir en équipe avec des personnes avec de l’expérience dans l’aventure sera alors rassurant pour vous et vous mettra dans de meilleures conditions.
Avec un accompagnateur, vous vous affranchirez totalement de l’aspect logistique. Partir avec un guide, dans un groupe et partager l’aventure avec d’autres personnes que vous n’avez pas choisies peut être un frein. À vous de vérifier que les conditions proposées vous conviennent : type d’expédition, durée, niveau du groupe, circuit sauvage…
Avant le départ, échangez un maximum avec des personnes ayant vécu une expédition similaire. À l’ère des réseaux sociaux il est facile de contacter des aventuriers, des professionnels du pays ou de l’activité sportive que vous envisagez. La plupart vous répondons avec bienveillance et honnêteté.

4.      Se préparer physiquement (et mentalement) à sortir de sa zone de confort 

Pour votre première expédition et si vous avez un petit niveau physique et peu l’habitude d’effectuer de gros efforts sur plusieurs jours, vous n’allez pas vous lancer dans la traversée de la Mongolie en courant ou la descente du Yukon en Canoé. Pensez toujours que tous les grands aventuriers ont été un jour, des amateurs. Selon le type d’expédition que vous envisagez de faire ( ski de rando, alpinisme, packraft, escalade..) voici plusieurs conseils pour bien se préparer physiquement :

  • – Prévoir et débuter tôt : Plus on commence tôt sa préparation, plus le corps a le temps de s’adapter aux demandes croissantes d’effort. Privilégiez les sports d’endurances comme le vélo, la course à pied ( idéalement en sentier), la natation, randonnée à la journée.. Ils vous aideront à acquérir un meilleur cardio et habituer le corps à un effort long à faible intensité. Si vous prévoyez de partir en expédition en altitude, partez faire des randonnées en haute montagne au préalable, cela vous évitera les mauvaises surprises le jour venu ! ( on peut vite avoir mal à la tête ou même vomir au dessus de 4000m d’altitude avec un corps non préparé). 
  • À faire idéalement 2 fois par semaine.
  • Renforcement musculaire :  facile à organiser et qui prend peu de temps, le renforcement musculaire sera également utile, notamment si vous prévoyez de transporter sur vos épaules un sac assez lourd. Vous pouvez retrouver beaucoup d’exercices différents sur internet, en tuto sur youtube gratuitement, facile à réaliser chez soi ( gainage, pompes, squats, fentes, abdos..). À faire idéalement 2 fois par semaine ( séance de 45min)
  • Manger et boire correctement : L’altitude et le sport de manière général favorise l’évaporation de l’eau. Buvez abondamment pour éviter la déshydratation. Évitez les diurétiques tels que la caféine, le thé et l’alcool. N’oubliez pas de vous alimenter convenablement, et ce, malgré un appétit réduit par les effets de l’altitude.

« Les expéditions comme ça, c’est de l’endurance, 30 % dans les jambes et 70 % dans la tête », Jean-Louis Étienne

Soyez réaliste sur les difficultés et surtout sur vos propres capacités.
5.    Bien choisir son matériel et son parcours 
Deux impératifs dicteront vos choix : le poids que vous transporterez et la fiabilité de votre équipement. 
Choisir des vêtements techniques tels que des vêtements thermorégulateurs. Si vous décidez de vous lancer seul, il faut que vous connaissiez votre matériel par cœur et que vous sachiez l’utiliser les yeux bandés. 
Vous pouvez par exemple avoir votre sac à dos qui contient l’ensemble de vos affaires et sur vous, un kit de survie de petit format qui reprend l’ensemble des besoins. Si par malheur vous perdez votre sac, votre kit de survie sera votre plan B.
Prévoyez un plan A, un plan B, et un plan C, pour limiter les risques, et apprenez à improviser une fois sur le terrain ! La régression cognitive associée à une condition physique dégradée ne vous permettra plus de réfléchir une fois en difficulté ; c’est pour cela qu’il est indispensable de planifier des procédures à l’avance.

Gardez votre objectif et vos motivations profondes en point de mire. C’est ce qui vous tiendra si vous vous retrouvez en situation difficile. N’ayez qu’une certitude : vous ne savez rien ! Tout peut arriver, surtout ce que vous n’avez pas prévu… c’est ce qui rend l’expédition aussi excitante et addictive !


Vous êtes prêts à vous lancer ?