Nous avons eu la chance d’avoir Christian Clot avec nous pour une interview passionnante dans le but de comprendre ensemble comment le corps peut s’adapter dans des milieux extrêmes et faire face à des situations qui lui sont complètement inhabituelles.
Comment es-tu entré dans le monde de l’exploration ?
« Je suis explorateur depuis que je suis tout petit. Je ne peux pas dire exactement quand j’ai décidé de devenir explorateur. Quand j’avais 4 ans, je prenais un baluchon pour partir dans la forêt à côté de chez moi. J’ai eu très vite cette envie de découvrir, de ne pas accepter ce qu’on me disait, en me demandant toujours pourquoi ceci ou pourquoi cela. J’ai commencé comme un aventurier, en essayant de me comprendre moi, pour me confronter à des choses que je ne comprenais pas bien. La montagne était mon milieu donc j’ai poussé très loin dans les aventures en montagne puis plus loin dans d’autres domaines. Ce qui m’a rendu capable d’aller dans des milieux extrêmes.
Ensuite je me suis dit « Ok maintenant tout ce que j’ai vu j’en fais quoi ? » et c’est là qu’on commence à basculer de l’aventurier à l’explorateur. J’ai commencé par aller voir des scientifiques sur des domaines que je connaissais bien pour leur proposer de leur ramener des informations de mes expéditions. Ils m’ont formé à prendre des mesures (géologie, glaciologie.)
J’ai eu aussi l’occasion de voir énormément d’humain dans des situations très compliquées. J’ai commencé à étudier ce que j’observais sur des situations de drames (tremblement de terre, tsunami.) dans les réactions humaines. Je me suis dit qu’il y avait là, un terrain d’étude extraordinaire car personne n’étudie des réactions humaines dans une catastrophe. »
Dans un milieu comme ça, le taux d’évaporation est tel que la gorgée que vous prenez dans la bouche n’a pas le temps d’arriver dans l’estomac qu’elle s’est déjà évaporée
On a trop souvent dit que le cerveau était figé. Mais c’est faux. Le cerveau peut se développer toute sa vie
Ensuite nous avons choisi la forêt tropicale d’Amazonie. Très chaude, 44 degrés et 100% d’humidité. Nous avions l’impression d’être dans une piscine car quand l’eau sort du corps, elle ne s’évapore pas, elle reste sous forme d’eau. Dans des lieux humides, la sensation de fatigue est beaucoup plus importante car le corps a besoin de travailler énormément pour faire son travail de rafraîchissement.