Passionnée de nature et soucieuse de la préserver, mon master en géographie m’a permis d’intégrer l’équipe écogarde du Parc Naturel Régional du Verdon pendant plusieurs années. C’est par ce travail de sensibilisation à l’environnement que j’ai renoué avec le milieu du cheval puisque j’ai été intégrée comme écogarde équestre. Mon brevet fédéral en poche (Accompagnateur Tourisme Equestre), j’ai acheté 5 chevaux et décidé de partager ma passion et mes connaissances du Verdon à cheval. Aujourd’hui, rien ne m’importe plus que de garantir à mes chevaux une vie la plus naturelle possible, tout en apportant à mes cavaliers une expérience unique du « vivre cheval », respectueuse de l’animal et de l’environnement.
Devenir guide, un rêve d’enfant ?
Pas du tout, je suis devenue guide par un enchainement de coïncidences, et aujourd’hui je m’imagine difficilement faire autre chose !
Qu’est ce qui fait que tu ne changerais de travail pour rien au monde ?
La nature et les chevaux d’abord, que je côtoie chaque jour et qui me rappellent à quel point j’ai de la chance de mener cette vie. C’est une vie fatigante, mais saine en tous points ! Et puis tous les gens que je rencontre et avec qui je partage ma passion. C’est un réel plaisir de les voir s’émerveiller de la beauté du Verdon.
Quelle est ton expédition la plus marquante ?
C’est vraiment dur à dire, chaque expédition a été unique et je garde à chaque fois de bons souvenirs. Ce sont plus des moments qui me viennent, des soirées pleines de rires en cabane dans la montagne, des galops dans la forêt, des silences lors de passages particulièrement beaux, des aléas météorologiques (chaleur étouffante, orage, pluie) où l’on se sert les coudes. Et puis les nuits en hamac à côté des chevaux ; je me souviens de m’être réveillée une fois à la pleine lune, alors qu’un cheval hennissait dans la nuit. Il rêvait, couché sous les mélèzes, et bougeait ses membres comme s’il galopait. 2 autres chevaux veillaient à côté. C’est une des plus belle chose que j’ai vu dans ma vie.
Quelle a été ta plus belle rencontre ?
Là aussi il y en a plein, certains de mes clients sont devenus des amis et reviennent régulièrement. Et puis il y a bien sûr les rencontres avec les animaux sauvages, qui sont nombreuses et toujours chargées d’émotions. Vautours, chevreuils, sangliers, renards, écureuils, oiseaux en tout genres, et le loup qui me voit je le sais bien, mais qui reste bien caché…
Aimes-tu te fixer des défis toujours plus fous les uns que les autres ?
J’aime avoir des projets qui me tirent en avant. Monter mon activité a été un grand challenge pour moi. Cette année je me lance dans le débourrage de deux poulains. Ensuite, j’ai le projet de traverser les Alpes à cheval…
Quel est ton secret pour garder la forme ?
Les chevaux ont tous les jours besoin de manger et de sortir se dépenser, pour garder leur musculature. Hors saison lorsque les réservations sont moins nombreuses, je les sors individuellement pour perfectionner leur dressage et entretenir leur endurance. Et puis je fais quotidiennement plusieurs kilomètres à vélo pour rejoindre le domaine où ils vivent. Le ski de randonnée est ma deuxième passion et dès que j’ai un peu de temps, je vais faire une sortie. Se dépenser chaque jour, varier les efforts, vivre dehors, bien dormir, voilà ce qui me tient en forme !
De quel objet ne te sépares-tu jamais ?
Mon couteau, qui me sert le midi pour manger et en cas d’urgence pour couper n’importe quel lien si un cheval se coince. Il faut dire aussi qu’il est équipé d’un tire-bouchon…
Quel est ton plat/repas préféré quand tu rentres après plusieurs jours d’aventure ?
Si c’est l’été, une salade de tomate à l’huile d’olive, le truc intransportable en itinérance ! En hiver, des pâtes !
Quel est ton modèle/ton inspiration dans la vie ?
Je n’ai pas vraiment de modèle, mais un jour Xavier Dolan a dit une phrase qui m’a beaucoup marqué : « Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais »